Un conflit durable est une sale habitude !

J’ai vécu une grande partie de mon enfance dans la curiosité et beaucoup de choses m’ont surpris. Ce qui m’a le plus surpris, c’est de voir comment les gens arrivent facilement à créer des conflits entre eux. Ces conflits peuvent durer des années, ils résistent au temps et traversent même des générations. Le problème, c’est que ces mêmes gens arrivent difficilement à trouver une solution à ce conflit, donc la situation s’enlise. Et s’ils trouvent une possible solution, il leur est très difficile de l’appliquer, et s’ils l’appliquent il est très rare que cette solution dure comme aurait duré le conflit.

Le naturel n’est pas l’habituel!

Malheureusement, une grande partie de la population trouve cette situation naturelle. D’où le commentaire « c’est ça la vie ! ». Comme si on pouvait définir une vie normale de telle manière : beaucoup de conflits, un peu de paix !

Ils ne se rendent pas compte, comme le dit Thomas d’Ansembourg, qu’ils confondent le mot «naturel » avec le mot « habitude ». Certes, le conflit est naturel, mais un conflit durable n’est pas naturel. C’est plutôt une sale habitude. Car, c’est la paix qui doit être plus durable que le conflit dans la nature. Beaucoup plus de conflits veut dire beaucoup plus de guerres, beaucoup plus de morts, et donc il n’y a plus de vie !

Je veux la Paix, mais …

Lorsqu’il y a un conflit entre deux personnes ; si vous observez attentivement, sans juger ni l’un ni l’autre, sans donner tort ou raison ni à l’un ni à l’autre ; vous verrez que la solution se trouve souvent juste sous leurs yeux. Ils le savent, mais apparemment ils ont plus de plaisir à se faire du mal qu’à se partager le bien ! On dirait qu’ils préfèrent beaucoup plus le fait d’être en conflit que de vivre en paix. Et l’ironie, c’est que chacun dira quelque chose du genre « Je veux la paix, mais … » Et ils continuent à alimenter le conflit. Soit pour montrer qu’il n’est pas vaincu, et prétendre qu’il a raison ; soit pour éviter d’avoir l’impression d’être jugé, et prétendre qu’il n’est pas vraiment coupable (même s’il reconnait une erreur de sa part).

Et c’est quand ils en sont à ce stade, qu’un rire de contentement mais aussi de curiosité s’éveille en moi. Et je me dis « Je n’arrive pas à croire que les gens sont prêts à sacrifier leur bonheur pour un désir aussi futile que d’avoir raison ou d’éviter la culpabilité. »

Avoir raison ou être heureux, à vous de choisir …

Je me rappelle avoir lu quelque part ceci : « Il faut choisir entre avoir raison et vivre heureux : c’est le secret de la paix ». Bien sûr, il y a des moments où nous devons nous battre pour peut-être conserver un bien qui nous appartient, ou parce qu’il y a des vies en jeu. Pour ça, je vous dirais juste ceci : avant de vous battre pour avoir raison, ou éviter la culpabilité, demandez-vous si c’est vraiment nécessaire pour vivre en paix.

Le danger de ces moments, pour la personne qui accepte de perdre et choisit la paix, c’est qu’elle a tendance à garder du ressentiment contre l’autre. Et petit à petit, un jour elle explosera d’une manière inattendue et avec des conséquences désagréables.

Il existe un moyen d’être qui nous sommes, sans empêcher l’autre d’être qui il est. Un moyen d’exprimer nos besoins, tout en permettant aux autres d’exprimer les leurs, pacifiquement. Je développerai ce point dans mes prochains articles.